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Le Discours d'un roi voir ce complet film regarder en ligne avec sous-titres anglais 1440

Le roi derrière le discours

Il y a quelque temps Joris m’a offert un coffret DVD contenant deux reportages sur le roi Georges VI. Toute cette animation autour du royal baby m’a rappelĂ© que je n’avais toujours pas ouvert ce coffret malgrĂ© l’intĂ©rĂŞt que ce roi Ă  Ă©veillĂ© chez moi, après les films The King’s Speech et Hyde Park on Hudson. voilĂ  ce que j’ai appris avec ces deux, passionnant, documentaires.

Le roi Georges VI a eu une histoire particulièrement Ă©mouvante. Et pour cause, le pauvre Bertie n’Ă©tait pas du tout disposĂ©, ni mĂŞme Ă©duquĂ©, Ă  devenir roi. C’Ă©tait sans conteste sa plus grande frayeur.

Bertie est un petit garçon excessivement renfermĂ© et timide, qui grandit dans l’ombre de son frère le futur (et Ă©phĂ©mère) Edward VIII. Gaucher contrariĂ©, le pauvre Albert doit aussi porter un lourd et douloureux appareillage pour corriger ses genoux qui se touchent (comme chez les blogueuses mode, oui). Ă€ cela s’ajoute un bĂ©gaiement qui apparaĂ®t vers ses sept ou huit ans (les sources ne sont pas d’accord). En bref, Bertie est typiquement le genre de petit garçon qui se fait taper dans les cours de rĂ©crĂ©, ne lui manquait plus que les lunettes. D’ailleurs, une de ses nourrices le maltraitera mĂ©chamment (arbitrairement), en le privant de nourriture rĂ©gulièrement, ce qui engrangea chez lui des problèmes digestifs importants qui le suivront toute sa vie.

Quant Ă  son père, il ne supporte pas sa prĂ©sence et prĂ©fère passer son temps avec son ainĂ©. Dès que Bertie souhaite parler et bĂ©gaie cela entraine de suite une fureur du père, mais aussi du fils. En effet, le jeune garçon n’arrivant pas Ă  contrĂ´ler ses bĂ©gaiements a des furieux accès de colère. Les crises de colère continueront une fois l’enfant devenu adulte. Le « spĂ©cialiste » Lionel Logue, qualifiera mĂŞme ses crises, d’hystĂ©rie.

Les deux prĂ©cĂ©dents paragraphes nous donnent envie d’aller faire un câlin Ă  Albert n’est-ce pas. Fort heureusement pour lui, il Ă©pousa la femme parfaite, Elisabeth Bowes-Lyon, après une très longue pĂ©riode de sĂ©duction. (Pas parce qu’il bĂ©gayait, mais parce qu’elle ne souhaitait pas sacrifier sa vie pour ĂŞtre au sein de la famille royale). Cette femme sera lĂ  pour lui tout au long de sa vie. DĂ©s qu’elle sent qu’il est en difficultĂ©, elle manifeste des signes d’affections qui rĂ©confortent l’homme et l’encourage Ă  continuer ses Ă©locutions. C’est elle qui le conduit dans le cabinet de Lionel Logue.

Si le futur George VI met les pieds dans le cabinet de l’acteur amateur, c’est que son père (au futur roi) le contraint Ă  faire le tour du Royaume-Uni et de prononcer des discours Ă  tire-larigot. Il n’y a pas donc, pire punition pour Albert.

Lionel Logue est, comme je le disais, plus un acteur (mais amateur) qu’un mĂ©decin Ă  proprement parler. Il est arrivĂ© d’Australie et s’invente une profession qui n’existe pas encore. Certains l’insulteront de charlatan plus tard, mais en vain. Car les mĂ©thodes de Logue on fait leurs preuves. MĂ©thodes qui, par ailleurs, sont relativement proches des mĂ©thodes d’Ă©chauffements et d’entrainement au théâtre.

Les deux hommes se voient plus de 80 fois en l’espace de 14 mois. Ils deviennent rĂ©ellement amis, ce qui aide grandement Bertie.

DE BERTIE A GEORGE VI

George V dĂ©cède en 1936. Edward, le frère ainĂ© devient Edward VIII, mais abdique avant son couronnement pour pouvoir se marier avec une AmĂ©ricaine (divorcĂ©e trois fois, scandale !). Le peuple britannique ne souhaite cependant pas du tout son abdication, acceptant le mariage du roi Edward avec Wallis Simpson au nom de l’amour.

Double difficultĂ© donc, pour Albert qui doit affronter son pire cauchemar (devenir roi, pour ceux qui ne suivent pas) et remplacer son frère aimĂ© du peuple britannique. Il devient le seul roi, pour l’instant, qui accède au trĂ´ne alors que son prĂ©dĂ©cesseur est encore en vie. Imaginez un instant, si Edward n’avait pas abdiquĂ©, nous n’aurions jamais eu Lady Diana et encore moins William et Kate. Dieu soit louĂ©. On raconte que lorsque Edward abdique, le futur George passe plus d’une heure Ă  pleurer sur l’Ă©paule de sa mère.

Peu avant son accession au trĂ´ne, l’archevĂŞque de Canterbury, Cosmo Lang, qui prĂ©side son couronnement, prononce un discours ou il signale au peuple britannique que le futur roi souffrait de problème d’Ă©locution qui nĂ©cessitait des longues pauses de sa part durant ses discours, et qu’il fallait ĂŞtre indulgent. Pour le nouveau roi, c’est une humiliation publique, que d’attirer le regard sur son handicap. Lionel Logue trouve le geste dĂ©placĂ© et la mère de Bertie est plus que furieuse. On les comprend. Petite anecdote, alors que personne ne croyait au futur George VI, Churchill parle Ă  sa femme, pendant le couronnement, en lui disant « L’autre n’aurait pas convenu ». La machine est enclenchĂ©e.

GEORGE VI, SYMBOLE DE LA RESISTANCE ANGLAISE

Suite Ă  la Première Guerre mondiale, le sentiment anglais Ă©tait germanophobe. En 1917 George V change le nom de famille, jusque lĂ  Saxe-Cobourg-Gotha, qu’il juge trop allemand en Windsor. Le sentiment germanophobe n’est pas près de se calmer lorsque Hitler se manifeste. George VI ne souhaite pas entrer en guerre et envoie Churchill pour tenter d’apaiser l’Allemagne nazie. En vain. Le roi prononce alors un de ses plus cĂ©lèbres discours pour annoncer Ă  son peuple qu’ils sont dorĂ©navant en guerre contre les Allemands.Buckingham palace est touchĂ© par les tirs allemands. Inconsciemment cela entraine une personnification du roi, pour la douleur de ses sujets. Ce dernier par ailleurs, refuse tout gaspillage et impose un rationnement au sein mĂŞme du palais. Il marque mĂŞme un trait sur les baignoires afin de ne pas utiliser trop d’eau. Bref, le roi est exemplaire et s’impose un rĂ©gime de vie proche de celui de ses sujets. Un exemple !

Le roi avait commencĂ© très jeune le tabac, croyant que ce dernier calmait son bĂ©gaiement (comme moi quand je pensais que ça rĂ©duirait ma voix de princesse, mais non, ça ne marche pas). il dĂ©veloppa un cancer du poumon. Il est mort sans souffrir dans son sommeil alors que sa fille, la future, actuelle, reine Élisabeth Ă©tait au Kenya.Sa femme, Élisabeth Bowes-Lyon, a Ă©tĂ© interviewĂ© par le scĂ©nariste de The King’s speech en 2011. Elle a demandĂ© Ă  ce que le film ne soit fait qu’après la mort de cette dernière, souffrant toujours de la disparition de son mari.